Dieu est de retour…non rassurez vous, on n’est pas tombé dans le bénitier depuis la semaine dernière….quoique !!
Le dieu en question c’est Eric Clapton à qui un rock-critique des années soixante, certainement chargé en substances aussi hallucinogènes que prohibées, avait décerné ce surnom ma foi pas si injustifié que ça quand on voit avec quelle indifférence le temps agit sur lui.
Il y a en effet un côté supra naturel chez notre homme qui le voit traverser les décennies sans une ride ou presque, échappant aux affres du temps, moderne Faust ayant offert son âme au Diable en échange de cette éternelle fraicheur ( et du secret de la recette du Gumbo aux crevettes mais là je ne garantis pas la véracité de cette dernière phrase ).
On peut aussi à juste titre attribuer cette déification de son vivant à son jeu de guitare à la fois fluide et inspiré avec une constante recherche de la note juste, celle à peine esquissée et qui suivie d’un silence tout aussi magique, vous fait passer le reste de la planète six cordes pour une troupe d’amateurs bavards et prétentieux.
Ajoutez à ça une connaissance ultime de tout ce que le Blues a pu produire de pépites et un réel amour pour cette musique et vous comprendrez aisément que chaque livraison discographique de Eric Clapton soit aussi attendue que le retour du Messie ( le vrai, pas le joueur du Barça restons sérieux ! )
Avec ce 23ème album studio pas de mauvaises surprises : c’est le même cocktail de créations maison et de reprises de standards du Blues ( ici « Stone in My Passway » de Robert Johnson , « Alabama Woman Blues » de Leroy Carr ou « I Dreamed I Saw St Augustine » de Bob Dylan) le tout servi par une production aux petits oignons et une pochette signée Sir Peter Blake ( qui avait co-réalisé l’illustration de ‘Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band’ des Beatles. )…classieux tout simplement.