Paseando suite #2

Comme on dirait nomader ; mais ce verbe n’existe pas. En passant, dit-il, comme pour insister sur la volonté de ne pas laisser trop de traces. Pourtant c’est bien de la trace dont il s’agit là ; celle du temps, celle des gens, mais dans un entre deux, un suspendu, un mouvement.

Simplement, l’homme et son désir, chemin faisant, de ville en ville. Pas d’intention là de donner à voir la ville touristique, mais des images comme des baisers volés à une maîtresse lors d’une escale.

Il y est question de solitude et de mémoire : des rues, des immeubles désaffectés, des graffitis déjà estompés, cette station service hors service… des lieux intemporels , là où l’humilité de l’homme a laissé une empreinte indélébile, un pied de nez fantaisiste face à une normalité dépassée. Un clin d’œil, un cliché volé au temps en train de disparaitre.

Texte Armelle Goyon

L’ Interview

On te connaissait sous de multiples facettes, musicien, DJ, graphiste et maintenant photographe :

En fait cela fait trente ans que j’en fait et que j’accumulais les prises de vues mais j’ai vraiment passé la vitesse supérieure en 2014 suite à la rencontre à Sète du Collectif Images. En un an j’ai ainsi préparé et proposé trois expositions.

On sent chez toi une envie de voyager et faire voyager :

Je suis surtout un voyageur du coin de la rue. Je fais des photos de « non lieux ».
C’est ici mais ça pourrait être ailleurs. J’aime les les endroits abandonnés, les lieux éphémères …les séries sans fin.

Tu revendiques dans ton travail des influences plutôt cinématographiques :

C’est vrai mais il ne faut pas oublier que Wenders, Lynch et Dennis Hopper sont également de superbes photographes sinon Depardon et Serge Gal ont et continuent d’être une source d’inspiration. Il y a également Harry Gruyaert que j’ai découvert sur le tard donc sans parler d’inspiration directe son travail résonne en moi.

Tu envisages comment la suite ?

Faire plus de photos, exposer plus, terminer par exemple une série qui me tient à cœur, Fétichismus, un projet sur le fétichisme autour de la chaussure, du pied féminin. J’aimerais également sortir, du moins dans la présentation de mes œuvres, du strict cadre photographique et avant tout garder cette fraicheur qui fait en sorte que je ne cherche jamais « la » photo…c’est elle qui me trouve !

Pour mieux le découvrir :

– jusqu’au 16 Avril Exposition « Je hais les musiciens » au Jam à Montpellier

– du 4 au 22 Mai  « Printemps des Photographes » ( le Off du Festival Images Singulières ) à Sète

Contact : patrickbrou@free.fr